Parlons aujourd’hui de l’analyse transactionnelle d’Eric Berne qui propose un modèle relationnel entre les individus et notamment dans son application managériale.
C’est parti pour le carnet du futur décideur : 10 min pour comprendre !
Dans le monde professionnel actuel, où la performance et l’efficacité sont constamment recherchées, il est parfois aisé de se focaliser uniquement sur les compétences techniques et les résultats quantifiables. Pourtant, derrière chaque projet, chaque équipe, chaque réussite ou échec, se trouvent des individus, avec leurs motivations, leurs émotions et leurs dynamiques relationnelles. C’est précisément là que l’Analyse Transactionnelle (AT) prend tout son sens : en offrant un cadre d’analyse des interactions humaines, elle permet de mieux comprendre les rouages de la communication, les sources de conflits et les clés d’un leadership éclairé.
L’AT, développée par le psychiatre Éric Berne, n’est pas une simple théorie psychologique. C’est un outil pragmatique, une grille de lecture des comportements qui, lorsqu’elle est utilisée avec discernement, peut transformer la manière dont les équipes travaillent ensemble et dont les individus interagissent au quotidien. Son objectif n’est pas de psychanalyser vos collègues, mais de vous donner les clés pour décrypter les situations, mieux communiquer et devenir plus efficace, tout en favorisant un environnement de travail plus sain.
Les Fondamentaux de l’AT : Une Compréhension des États du Moi
L’AT repose sur une idée simple, mais puissante : chacun de nous possède trois “états du moi” fondamentaux, qui influencent notre manière de penser, de ressentir et d’agir :
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Le Parent (P) : C’est l’ensemble des attitudes, des comportements et des croyances que nous avons intériorisés à partir de nos figures parentales. Le Parent peut être normatif (jugeant, critique) ou nourricier (encourageant, soutenant).
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L’Adulte (A) : C’est l’état du moi rationnel, celui qui analyse objectivement les informations, qui résout les problèmes et qui communique de manière claire et directe. C’est notre “cerveau” au travail.
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L’Enfant (E) : C’est l’état du moi émotionnel, celui qui est lié à nos expériences et nos sentiments de l’enfance. L’Enfant peut être adapté (cherchant à plaire, à se conformer) ou libre (spontané, créatif, expressif).
Lorsque nous communiquons, nous le faisons à partir de l’un de ces états du moi, consciemment ou inconsciemment. L’AT nous aide à identifier l’état du moi que nous utilisons, ainsi que celui de nos interlocuteurs, pour mieux comprendre les dynamiques relationnelles.
Exemples dans le cinéma et les séries:
Severus Rogue (Harry Potter) : Son ton sarcastique, ses critiques acerbes envers Harry et les autres élèves, son respect strict des règles (quand ça l’arrange) illustrent bien le Parent Normatif alors que Molly Weasley représente le parent nourricier !
En revanche Gus Fring (Breaking Bad) se positionne clairement dans l’état du Moi Adulte. Il évalue les risques, les bénéfices, planifie méthodiquement. Comme Sherlock Holmes !
Notre ami Jesse Pinkman (Breaking Bad) avec ses réactions émotionnelles immédiates, sa joie spontanée, sa colère explosive, son impulsivité, son besoin de s’amuser (même dans les pires moments) représentent l’enfant libre. A l’opposé Ron Weasley peut être placé comme un enfant adapté soumis et Drago Malefoy comme un enfant adapté rebelle.
Les Concepts Fondamentaux de l’Analyse Transactionnelle
L’AT est structurée autour de concepts clés qui permettent d’analyser les interactions humaines et les processus psychiques :
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Les États du Moi :
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Définition : Les états du moi sont des systèmes cohérents de pensées, d’émotions et de comportements qui se manifestent dans les interactions sociales. Selon Berne, chaque individu possède trois états du moi fondamentaux : le Parent, l’Adulte et l’Enfant.
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Le Parent (P) :
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Définition : Le Parent représente l’ensemble des attitudes, des comportements et des croyances que nous avons intériorisés à partir de nos figures parentales. Il se manifeste souvent par des jugements, des normes, des règles ou des conseils.
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Types de Parent :
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Parent Normatif (PN) : Exigeant, critique, donne des ordres et des reproches, impose des règles et des limites.
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Parent Nourricier (PP) : Protecteur, bienveillant, encourageant, donne des conseils et des soutiens.
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L’Adulte (A) :
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Définition : L’Adulte est l’état du moi orienté vers la réalité objective. Il se caractérise par une pensée rationnelle, une analyse objective des informations, une communication claire et une capacité à résoudre les problèmes.
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Manifestations : L’Adulte agit de manière réfléchie, prend des décisions basées sur les faits et communique de manière directe et précise.
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L’Enfant (E) :
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Définition : L’Enfant représente l’ensemble des émotions, des sentiments, des comportements et des expériences que nous avons vécus dans l’enfance. Il se manifeste par la spontanéité, la créativité, la joie, la peur, la colère ou la tristesse.
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Types d’Enfant :
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Enfant Adapté (EA) : Conforme, obéissant, cherche à plaire, peut être soumis ou rebelle.
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Enfant Libre (EL) : Spontané, créatif, joyeux, curieux, exprime ses besoins et ses émotions librement.
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Dynamiques : L’analyse transactionnelle s’intéresse à la manière dont ces différents états du moi se manifestent et interagissent dans les communications. Elle met en évidence les moments où une personne bascule d’un état du moi à un autre et comment cela peut influencer les relations.*
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Les Transactions :
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Définition : Une transaction est une unité d’interaction sociale, un échange verbal ou non verbal entre deux personnes. L’AT analyse les transactions pour comprendre les dynamiques relationnelles.
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Types de Transactions :
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Transactions Parallèles : La réponse d’une personne est appropriée à la stimulation de l’autre. Ces transactions sont fluides, efficaces et contribuent à des échanges harmonieux.
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Transactions Croisées : La réponse d’une personne n’est pas celle attendue, ce qui crée un blocage ou un conflit dans la communication.
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Transactions Cachées : L’échange verbal dissimule un message psychologique sous-jacent, souvent inconscient. Ces transactions sont souvent à l’origine de malentendus et de jeux psychologiques.
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Les Signes de Reconnaissance (Strokes) :
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Définition : Les signes de reconnaissance (strokes) sont des unités de reconnaissance sociale, une manière de dire à une personne qu’elle existe et qu’elle a de la valeur.
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Types de Strokes :
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Strokes Positifs : Valorisation, compliment, encouragement, soutien. Ils nourrissent l’estime de soi et contribuent au bien-être.
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Strokes Négatifs : Critique, reproche, dévalorisation, rejet. Ils affaiblissent l’estime de soi et peuvent être destructeurs.
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Strokes Conditionnels : La reconnaissance est accordée en fonction d’une action ou d’un comportement.
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Strokes Inconditionnels : La reconnaissance est accordée pour la simple existence de la personne.
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Importance : Les strokes sont essentiels pour le bien-être psychique et social. Ils influencent notre façon de nous percevoir et de nous comporter.
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1.3.4. Les Scénarios de Vie (Scripts) :
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Définition : Le scénario de vie (script) est un plan de vie inconscient que nous élaborons durant notre enfance. Ce plan est basé sur nos expériences, nos décisions et nos interactions avec nos figures parentales.
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Influence : Le scénario de vie influence nos choix, nos relations et notre façon de vivre, souvent de manière répétitive et rigide.
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Déconstruction : L’AT permet de prendre conscience de son scénario de vie et de choisir de s’en libérer pour construire une vie plus épanouissante et authentique.
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Les Drivers : Il est à noter que les scénarios de vie sont souvent construits sur la base de messages venant du parent appelés “Drivers”. Les Drivers sont généralement au nombre de 5 (Sois Fort, Sois Parfait, Fais Plaisir, Dépêche-toi, Efforce-toi) qui dictent des injonctions et des comportements à avoir.
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1.3.5. Les Jeux Psychologiques :
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Définition : Un jeu psychologique est une séquence de transactions répétitives qui se terminent par un sentiment désagréable pour tous les participants.
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Rôles : Les jeux mettent en scène des rôles spécifiques : le Persécuteur, la Victime et le Sauveur.
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Objectif : Les jeux sont souvent utilisés pour obtenir des strokes négatifs, confirmer ses croyances et éviter l’intimité.
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Libération : L’AT permet d’identifier les jeux, de comprendre leurs mécanismes et de choisir de sortir de ces schémas destructeurs.
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1.3.6. Les Positions de Vie :
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Définition : Les positions de vie sont des attitudes fondamentales que nous adoptons vis-à-vis de nous-mêmes et des autres. Elles influencent nos relations et notre façon d’interagir.
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Positions Fondamentales :
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« Je suis OK, tu es OK » : Position saine et constructive, favorise la coopération, la confiance et l’épanouissement.
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« Je suis OK, tu n’es pas OK » : Position de supériorité, de mépris ou de persécution.
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« Je ne suis pas OK, tu es OK » : Position d’infériorité, de soumission ou de victimisation.
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« Je ne suis pas OK, tu n’es pas OK » : Position de désespoir, d’isolement ou de destruction.
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Choix : L’AT encourage à adopter la position « Je suis OK, tu es OK », qui favorise des relations saines et équilibrées.
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Comment appliquer l’analyse transactionnelle en entreprise ? exemple dans la gestion des conflits
L’AT permet de décoder les conflits en analysant plusieurs aspects :
Les États du Moi en Jeu : Dans une situation conflictuelle, les individus peuvent basculer dans différents états du moi, souvent de manière inconsciente. Une personne qui se sent attaquée peut réagir à partir de son Enfant (par la colère, la tristesse ou la peur), tandis qu’une autre peut prendre une posture de Parent critique et moralisateur. L’identification de ces états du moi permet de mieux comprendre les réactions de chacun et de se positionner de manière plus adulte, donc plus efficace.
Les Transactions : Les conflits sont souvent alimentés par des transactions croisées ou cachées. Une transaction croisée survient lorsque la réponse d’une personne n’est pas celle attendue, ce qui peut engendrer de la frustration et une escalade du conflit. Les transactions cachées impliquent un message socialement acceptable mais un message psychologique sous-jacent différent, qui peut être à l’origine de malentendus et de tensions. L’AT aide à décrypter ces messages et à les rendre explicites.
Les Jeux Psychologiques : Les conflits sont souvent le théâtre de jeux psychologiques, ces séquences de transactions répétitives qui se terminent par un sentiment désagréable pour tous les participants. Les jeux les plus courants dans un contexte de conflit sont : “Pourquoi faut-il toujours que…?” (Persécuteur-Victime), “Oui, mais…” (Victime-Sauveur) et “Si ce n’était pas à cause de toi…” (Persécuteur-Victime). L’AT permet d’identifier ces jeux et de sortir de ces dynamiques destructrices.
Les Positions de Vie : Les conflits peuvent révéler des positions de vie sous-jacentes chez les personnes impliquées. Par exemple, une personne se plaçant dans une position “Je suis OK, tu n’es pas OK” peut avoir tendance à blâmer l’autre, tandis qu’une personne avec une position “Je ne suis pas OK, tu es OK” peut se sentir constamment dévalorisée. Identifier ces positions aide à comprendre les motivations des uns et des autres, et à viser une position plus équilibrée (“Je suis OK, tu es OK”).
Identifier les rôles dans les jeux psychologiques et sortir de ces schémas :
Identifier les rôles : Lors d’un conflit, chacun peut jouer, à son insu, l’un des rôles suivants :
- Le Persécuteur : Il critique, blâme, accuse, ou cherche à humilier l’autre. Il se place souvent en position de supériorité.
- La Victime : Elle se plaint, se dévalorise, se sent impuissante. Elle peut également manipuler en se faisant plaindre.
- Le Sauveur : Il intervient pour “aider” la victime, souvent sans que celle-ci ne le demande. Il peut se sentir indispensable et prendre une place qui ne lui appartient pas.
Sortir des schémas :
- Prendre conscience : La première étape est de reconnaître que l’on est en train de jouer un rôle dans un jeu psychologique. C’est le “aha moment” où l’on prend conscience que l’on est en train de reproduire un schéma répétitif.
- Identifier son rôle préféré : On a souvent tendance à préférer un rôle en particulier. Reconnaître son rôle préféré nous aide à mieux identifier nos comportements en situation de conflit.
- Sortir de la position : Il faut ensuite adopter un comportement différent de celui attendu. Par exemple, si l’on est habituellement “Sauveur”, on peut choisir de ne pas intervenir et de laisser l’autre prendre ses responsabilités.
- Communiquer à partir de son Adulte : L’objectif est de se situer dans l’état du moi Adulte, en analysant la situation de manière objective et en recherchant des solutions constructives, plutôt que de réagir de manière émotionnelle ou stéréotypée.
Outils pour faciliter la résolution des conflits basés sur l’AT :
L’AT propose des outils concrets pour résoudre les conflits de manière efficace :
L’Écoute Active :
- Écouter attentivement ce que l’autre exprime, tant au niveau du contenu que des émotions.
- Reformuler pour s’assurer de bien comprendre le point de vue de l’autre.
- Valider les émotions de l’autre, même si l’on n’est pas d’accord avec son point de vue.
La Communication Non-Violente (CNV) :
- Exprimer ses sentiments et besoins de manière assertive, sans accuser ou critiquer l’autre.
- Formuler des demandes claires et précises.
- Pratiquer l’empathie en se mettant à la place de l’autre.
Les Transactions Adulte-Adulte :
- S’adresser à l’Adulte de l’autre, en adoptant un langage factuel et en recherchant ensemble des solutions.
- Éviter les transactions croisées ou cachées.
- Privilégier une communication ouverte et transparente.
La Négociation :
- Identifier les intérêts et les besoins de chaque partie.
- Rechercher des compromis et des solutions “gagnant-gagnant”.
- Établir un accord clair et réalisable.
Questions - Réponses
Comment une communication basée sur l’état du moi Adulte peut-elle désamorcer un conflit ?
Une communication Adulte-Adulte se caractérise par un échange d’informations factuelles, objectives, et respectueuses. Les personnes parlent de leurs besoins, leurs perceptions, et leurs attentes de manière claire et non accusatrice.
Désamorçage : En adoptant cet état du moi, on évite de réagir de manière émotionnelle (Enfant) ou moralisatrice (Parent). On crée un espace de dialogue où chacun se sent entendu et respecté, ce qui réduit l’escalade du conflit.
Exemple : Au lieu de dire “Tu n’as encore une fois rien fait correctement !” (Parent critique), on peut dire “J’ai remarqué que le rapport n’est pas terminé. Pourrais-tu m’expliquer ce qui s’est passé afin que nous puissions trouver une solution ?” (Adulte).
Comment identifier les jeux psychologiques les plus fréquents dans l’entreprise ?
Explication : Les jeux psychologiques sont des schémas répétitifs qui surviennent de manière prévisible. Il est important d’identifier les jeux les plus courants dans une entreprise pour pouvoir s’en libérer.
Identification : On peut identifier un jeu en observant les séquences de transactions, les changements d’état du moi, et le résultat final, qui est toujours négatif pour au moins une des parties. Observer les schémas répétitifs.
Exemples : Le jeu du “Si seulement…” (Victime qui se plaint de sa situation sans agir), du “Oui, mais…” (Victime qui rejette toute solution proposée), ou du “Je sais mieux que toi” (Persécuteur qui dévalorise les autres).
Action : La prise de conscience et l’analyse des schémas répétitifs est la première étape. Il faut ensuite décourager activement ce type de comportement.
Comment encourager un management plus “adulte” et responsabilisant ?
Explication : Un management basé sur l’état du moi Adulte se caractérise par une communication claire, un leadership responsabilisant, et une attitude respectueuse envers les collaborateurs. L’idée est d’encourager l’autonomie et la responsabilisation des collaborateurs.
Encouragement : Les managers peuvent encourager ce type de management en :Communiquant de manière factuelle et transparente, en évitant les jugements ou les généralisations.
Donnant des responsabilités claires et en encourageant l’initiative.
En se positionnant comme facilitateur et non comme contrôleur.
En offrant un feedback constructif et en encourageant l’apprentissage.
Exemple : Au lieu de dire “Je vais tout surveiller de près parce que je ne vous fais pas confiance” (Parent contrôlant), un manager peut dire “J’ai confiance en votre capacité à mener à bien ce projet. Je suis là si vous avez besoin d’aide et je vous donnerais régulièrement du feedback sur votre avancée” (Adulte).
Conclusion
L’analyse transactionnelle offre une grille de lecture puissante pour analyser et comprendre les conflits en entreprise. En comprenant les états du moi, les transactions, les jeux psychologiques, et en adoptant des outils de communication et de résolution de conflits adaptés, les entreprises peuvent créer un environnement de travail plus sain, plus collaboratif et plus productif. Les bénéfices se traduisent par une meilleure communication, des relations interpersonnelles plus harmonieuses, et une plus grande efficacité collective. Il est donc essentiel d’investir dans la formation des collaborateurs à l’AT pour en tirer pleinement profit.
